

Contexte : En 2024, on recensait pas moins de 150 000 influenceurs en France, avec des niveaux d’audience très variables. Si ce marché en pleine expansion – +25 % de croissance annuelle – continue d’attirer de nouveaux talents, la saturation des plateformes, la sévérité des algorithmes et la fragmentation de l’attention rendent l’accès à la visibilité de plus en plus difficile.
Face à cet embouteillage numérique, une nouvelle vague de formations – diplômantes ou non – cherche à professionnaliser un écosystème encore largement autodidacte.
C’est dans cette optique que l’agence de talents Influx vient de lancer /influxAcademy, un programme pensé pour repérer et accompagner des « talents émergents » (lire notre encadré plus bas).
D’autres initiatives fleurissent. Cet été, Océane a organisé un bootcamp intensif pour aider des créatrices à franchir un cap. Outre-Atlantique, le streamer star Kai Cenat a lui aussi initié une dynamique comparable avec sa Streamer University : en mai dernier et durant 4 jours, il a formé avec succès 120 influenceurs. Il prépare actuellement la saison 2, et recrute même des professeurs.
Un contexte propice pour revenir sur l’expérience Océane Week : 4 jours de formation immersive, orchestrés par Océane et Le Motif, et résumés dans une vidéo, publiée sur YouTube en plein cœur de l’été.
"Vous avez du talent. Mais pas les codes."
C’est la punchline d’Océane Amsler, qui a décidé de prendre le problème à bras-le-corps et de lancer la Océane Week.
L’initiative est destinée à soutenir cinq petites créatrices de contenu, choisies parmi plus de 1 700 candidatures sur TikTok. L'idée : réunir ces femmes pendant 4 jours, les coacher intensivement, et produire pour chacune une vidéo pensée pour booster leur carrière sur les plateformes.
Le projet s’est doté de moyens professionnels : une villa luxueuse louée pour l’occasion, une équipe de tournage, un montage et une post-prod qui n’ont rien du bricolage. Et, pour clore l’aventure, une projection en avant-première au cinéma du Club de l’Étoile à Paris.
Un format à mi-chemin entre le bootcamp, le programme YouTube Premium… et la télé-réalité.
Plus Star Ac’ que Sorbonne
D’ailleurs, c’est le détail qui ne trompe pas : pour booster son nombre de vues et face à un démarrage plutôt timide, Océane a changé le titre de sa vidéo sur YouTube. Initialement pensé comme une « académie » – JE CRÉE 5 INFLUENCEUSES –, le titre originel a été corrigé et revendique désormais le pur divertissement : JE CRÉE MA TÉLÉ-RÉALITÉ.
Mais, même si cette modification a boosté les performances de la vidéo et la rapproche des 900 000 vues, rien ne garantit qu’Océane couvre ses frais.
D’autant plus qu’elle n’a pas été sponsorisée par une marque classique, mais par la nouvelle initiative lancée par Le Motif, son compagnon devant et derrière la caméra.
Nommée CollabQG, la start-up se présente comme une plateforme en ligne, ciblant les créateurs de contenu et servant d’intermédiaire entre eux et les marques : « Découvre la plateforme CollabQG pour t'aider à mieux négocier tes partenariats. » Une sorte d’agent de créateur automatisé, nourri à l’IA, dont la présence au ton publicitaire évident au milieu de la vidéo d’Océane n’est accompagnée d’aucune mention de collaboration commerciale, soit dit en passant.
Dézoom : Derrière la Océane Week, on sent la volonté de monter sa propre structure de management de talents, emboîtant le pas à d’autres gros créateurs : Squeezie l’a fait il y a un petit moment avec Bump, ont suivi Gaspard G avec Intello, CyrilMP4 avec FAR, ou encore Monsieur GRrr. Tous capitalisent sur leur nom et leur expérience pour signer de nouveaux talents et proposer différents services : gestion des partenariats, production plus ou moins internalisée, prise en charge de l’administratif et du juridique et partage d’expérience.
Et ils ont un argument de poids pour attirer les meilleurs profils : le vécu.

L’ambition est claire : « Façonner la prochaine génération de créateurs qui redéfiniront les standards du secteur. »
Derrière cette déclaration, /influxAcademy, l’incubateur pour « talents émergents » que vient de lancer /Influx.
Cette formation d’un an débouche sur une forme de draft. Une comparaison avec la NBA pleinement revendiquée : le programme s’appelle Adam, clin d’œil assumé au président actuel de la ligue américaine de basketball.
L'objectif de cette "draft" est de faire signer, in fine, les meilleurs d’entre eux dans l’écurie maison, déjà forte d'une vingtaine de profils comme Guillaume Pley de Legend, Ludoc ou Hardisk.