Retour en citations et analyse sur les thématiques clés de la Paris Creator Week 2025 :
- In Real Life : d’Internet à la réalité, quand les créateurs sortent du smartphone
- Entertainment : plateformes, télé, ciné, la synergie des écritures et des formats
- Business : créateurs et marques
- Take Care : responsabilité, sécurité et santé mentale : faire le bien et prendre soin
IN REAL LIFE : D’internet à la réalité, quand les créateurs sortent du smartphone
Cette année, la Paris Creator Week montre à quel point les créateurs ne se contentent plus d’internet : ils montent des agences, des studios, des marques, lancent des produits, créent des événements… bref, ils créent hors cadre, dans une réalité tangible, avec une condition : le sens.

Kyan Khojandi, cofondateur du start-up studio Le Bon Moment avec Donatien Bozon, spécialisé dans le développement et la mise sur le marché de produits de créateurs :
« L’enjeu, c’est de trouver un alignement naturel avec les créateurs. Imagine, je lance une marque de sauce : une évidence. Mais ce n’est pas aussi simple que ça, il faut un bon entourage, des professionnels avec des expertises que les créateurs n’ont pas. »
Les cas d’école existent déjà sur le marché. La collaboration Joyca x Picard et ses Glaces Insolites, sold out en neuf jours, accompagnée de centaines d’UGC. « On voulait joliment boucler la boucle, on avait fait le tour de ce format sur YouTube… on a contacté Picard et ça a été un carton. » Le créateur se félicite de créer des moments de vie au travers de ses produits. L’annonceur les utilise pour nourrir ses briefs et optimiser ses conceptions produits : tout le monde y trouve son compte.

Pourquoi ça marche ? Le Motif le résume avec son sens aiguisé de la punchline : « Avant, la confiance venait d’un logo. Aujourd’hui, elle est transmise par un créateur. »
Et ce mouvement est massif et ne concerne pas que les créateurs stars de la grande consommation. Les créateurs chamboulent le marketing traditionnel lorsqu’ils se lancent dans le e-commerce avec leurs propres produits ou services, portés par la confiance de leurs communautés et la visibilité qu’ils en tirent.

Jessica Williams (Shopify) : « Les créateurs ont détruit le funnel marketing traditionnel, le haut et le milieu de funnel ne comptent plus pour eux, car ils ont déjà la confiance de leur communauté. » Les boutiques en ligne de créateurs ont en moyenne deux fois plus d’ajouts au panier et quatre fois plus de conversions que les business classiques sur la plateforme Shopify.
Résultat : des pénétrations de marché extrêmement rapides, capables d’en redéfinir les règles, à l’image du Ciao Kombucha de Squeezie, qui a redynamisé le segment de cette boisson au bénéfice de ses concurrents eux-mêmes.
Tous les pans de l’économie bénéficient des initiatives des créateurs.
En témoigne la création du studio Ascend, concrétisée par Samy Bouyssie, l’un des producteurs d’Inoxtag, qui vise à « créer des œuvres originales qui leur ressemblent, peu importe le support » : cinéma, BD, jeux vidéo… Leur manga Instinct en a déjà démontré la puissance et la potentielle rentabilité.
Le constat s’impose : lorsque les créateurs sortent des mobiles, ils emmènent leurs communautés avec eux, en façonnant des écosystèmes pérennes qui s’affranchissent des plateformes sur lesquelles ils sont nés. Des succès commerciaux qui représentent de nouveaux flux de valeur, essentiels pour diversifier et pérenniser leur marque.
ENTERTAINMENT : Plateformes, télé, ciné, édition : la synergie des écritures et des formats
Thématique centrale des deux jours de conférence : la propriété intellectuelle (aka l’IP, pour Intellectual Property, en anglais et en acronyme). Perçue comme une opportunité de toucher de nouveaux publics et de redynamiser leurs catalogues par les grands groupes de production audiovisuels, et comme un enjeu d’indépendance par les créateurs.

« Les producteurs historiques viennent nous voir pour toucher de nouveaux publics », confirme Justine Ryst, directrice générale de YouTube, « et aujourd’hui, les planètes sont alignées. »
L’IP devient une monnaie d’échange reconnue par toutes les parties : les créateurs de contenu, les acteurs historiques de production et les plateformes. « Les créateurs n’ont pas besoin de nous. En revanche, nous avons des formats », résume Alexia Laroche-Joubert de Banijay, l’un des plus grands groupes de production et de distribution de contenu audiovisuel au monde. Les forces en présence s’équilibrent et se nourrissent. « Les créateurs qui misent sur les IP existantes des médias traditionnels attireront de nouveaux publics », confirme Thomas Subra (Motion Society).
Une synergie efficace, confirmée par Jean-Louis Blot d’Endemol France, tant sur les plateformes « 4 milliards de vues cumulées sur TikTok, dont 1 milliard sur les comptes Endemol uniquement pour la Star Ac » que sur les audiences télé, boostées par de nouveaux spectateurs venus des plateformes.
Lena Situations prouve quant à elle que la propriété intellectuelle a son importance des deux côtés et en fait un mantra : « Restez propriétaires de votre IP ! » Avec son show Couch, premier talk podcast à entrer sur une plateforme de streaming vidéo (Disney+), dont elle a gardé tous les droits, elle bénéficie d’un contrôle total de son format. Libérée de l’exclusivité Spotify de son précédent format, Canapé 6 Places, elle peut désormais multiplier les opportunités de diffusion et de distribution.
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