

Contexte : Quatre heures de discussion entre LeBouseuh et Michou, c’est peut-être passionnant pour certains… mais c’est surtout long. On vous résume l’essentiel : Michou n’est plus seulement le « ptit gars qui kiffe », c’est devenu un entrepreneur, capable de monter des projets à plusieurs millions, tout en jonglant avec la notoriété et ses galères perso. Et pour raconter ça, il était face à LeBouseuh, son « pote » gameur qu’on a vu grandir entre Call of Duty et Fortnite, et qui s’est désormais reconverti en intervieweur pour ses amis créateurs.
Des chiffres qui donnent le vertige
Il revient sur son ascension fulgurante : lorsqu’il a reçu le trophée YouTube des 100 000 abonnés, sa chaîne en comptait déjà… 700 000. Sa première vidéo Fortnite avait fait 2 millions de vues en trois jours.
Aujourd'hui, Michou, c'est 10,6 millions d’abonnés sur YouTube, 5 millions sur Instagram, 2,3 millions sur Twitch.
Côté revenus, ses chiffres sont partagés en toute transparence : une vidéo à un million de vues génère entre 5 000 et 6 000 €. Sa vidéo Hitman IRL (6 millions de vues) lui a rapporté 32 000 €, mais a nécessité un investissement de 120 000 €, soit une perte de 90 000 €.
Un créateur devenu chef d’entreprise
Fini les débuts en solo dans sa chambre. Michou s’est entouré d’une équipe de 4 à 5 salariés (monteur, graphiste, chefs de projet...).
Et ses projets prennent de l’ampleur : Terminal, sa mini-série actuellement diffusée, dépasse le million d’euros de budget. Il y a investi 540 000 € en fonds propres, avec l’appui de sponsors (Crédit Agricole, CDiscount, Vinted) et une distribution en salles via MK2, pour un total de 40 000 billets vendus.
Une diversification tous azimuts
Michou n’a pas mis tous ses œufs dans le panier YouTube :
– Mealy, son fast food, connaît un franc succès : le restaurant d'Amiens, ouvert dans sa ville d'origine, affiche des « performances comparables à un KFC », celui de Paris vient d'ouvrir avec une capacité de 80 couverts, et des franchises vont être inaugurées à Marseille et au Mans;
– Il investit dans des start-up (entre 5 000 et 15 000 € par projet), a expérimenté la crypto et les NFT (rapidement abandonnés), et rêve de mixer en festival.
Mais tout ne rencontre pas le succès escompté : son jeu de société Qui sera le menteur s’est soldé par un échec, victime d’un ciblage inapproprié et d’un mauvais timing. « Une leçon », selon lui.
Gérer la notoriété, un exercice à part entière
Sa participation à Danse avec les Stars l’a fait connaître du grand public… parfois à l’excès. Paparazzis, rumeurs, influenceurs spécialisés dans les gossips comme Aqababe et fans envahissants ont provoqué chez lui des épisodes de paranoïa et d’angoisse. Depuis, il s’impose une règle stricte : ne plus exposer sa vie privée.
Il demeure néanmoins très proche de sa communauté : difficile de refuser une photo, même si cela s’est parfois retourné contre lui.
Côté critiques, il a tout affronté : attaques de haters, sobriquets humiliants (« fromage de bite »), moqueries de ses enseignants (« tu es un Squeezie en moins bien »). Il choisit aujourd’hui de ne plus réagir pour ne pas « remettre une pièce dans la machine ».
Et maintenant ?
Michou revendique à la fois son identité de créateur et celle d’entrepreneur. Il évoque des envies de voyage (vivre un an à l’étranger), des projets de mentorat pour les futurs youtubeurs, et la recherche d’un équilibre entre sa carrière et une « vie plus classique ».
Un pied dans le rêve, un autre dans la réalité : c’est peut-être cela, la vraie maturité de Michou.
Dézoom : On sent Michou face à un dilemme, sans qu'il ne prenne jamais le temps de le formuler : rester le youtubeur préféré des enfants, la solution de facilité, ou bien tenter de séduire un public plus âgé, plus adulte. Comme l’ont réussi avant lui Squeezie ou Inoxtag.