

Contexte : Initiallement lancée en Espagne par Gerard Piqué, la Kings League a rapidement conquis les fans de football avec son format innovant et spectaculaire. Des matchs hyper intenses de 2x20 minutes, des cartes "joker" permettant d'exclure un adversaire ou de doubler la valeur des buts, et des présidents de clubs hauts en couleur ont contribué à son succès. Un cocktail détonnant qui redessine les frontières entre sport et divertissement. Elle a débarqué en France en avril dernier sous la direction de l'influenceur Amine.
La deuxième saison (mais la première pour les équipes françaises) de la Kings League s’achèvera ce samedi 14 juin à la Paris La Défense Arena. Une occasion de revenir sur cette compétition marquée en France par la victoire de Panam All Starz, l’équipe de Pfut, une aventure émaillée de polémiques mais qui dresse, malgré tout, un bilan globalement positif.
Pour la Kings World Cup Clubs Paris 2025, la compétition internationale, les deux clubs français qualifiés, Panam All Starz et Unit3d (Squeezie), ont été éliminés en quart de finale face aux clubs brésiliens Flux et Furia. Il n'y aura donc pas de Français en finale à la Défense Arena ce samedi. Une situation qui pourrait impacter négativement l'affluence, bien que presque toutes les places aient déjà trouvé preneur à la veille du coup d’envoi.
Les performances de la Kings League France témoignent déjà d’un fort engouement : 195 400 spectateurs en moyenne (avec un pic à 329 600) pour la demi-finale du 13 mai diffusée sur Twitch, et 69 800 spectateurs en moyenne pour la finale française du 22 mai, culminant à 124 000 spectateurs. Des performances dans le top mondial pour un événement national...
Sur les chaînes de Pfut (Pauleta_Twitch) et de Squeezie, les deux présidents dont les équipes se sont qualifiées jusqu’en quarts de finale du format international de la Kings League, l’audience était également au rendez-vous : en moyenne, 55 000 spectateurs suivaient les matchs sur la chaîne de Pfut, et 90 000 sur celle de Squeezie. Des chiffres supérieurs à ceux enregistrés lors des rencontres nationales.
Preuve que les grands diffuseurs sportifs regardent avec intérêt cette nouvelle compétition, les matchs étaient également diffusés sur la plateforme M6+. Les chiffres restent à ce jour non communiqués.
Mais ce succès populaire a aussi été marqué par plusieurs polémiques. Presque les mêmes que dans le foot professionnel ! En France, l’équipe Foot2Rue d’AmineMaTue a été éliminée en 8e de finale dans des conditions contestées : un but validé malgré la fin du temps réglementaire et un ballon ayant touché le plafond a suscité des accusations de favoritisme. S’y ajoutent l’exclusion inexpliquée d’Adil Rami et des sanctions jugées injustes, notamment contre le cousin d’Amine pour une célébration mal interprétée. À cela se sont ajoutés les comportements parfois déplacés de certains présidents d’équipes, comme Squeezie ou PFUT, qui ont insulté ou invectivé des arbitres en direct, avant de présenter leurs excuses.
@leprimedudivertissement2 Squeezie et Djilsi pète les plombs contre l'arbitre de la Kingsleague 😨 #squeezie #djilsi #maximebiaggi #arbitre #dramas #aminematuer #kingsleaguefr
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Ces tensions ont contribué à la démission de l’arbitre Ryan Ery (RG28) en mai dernier, qui a dénoncé des pressions sur ses décisions, un manque de cadre, des conditions de travail précaires (50 € par match), ainsi qu’une interdiction de s’exprimer sur les réseaux. Une atmosphère tendue, révélatrice des limites d’un format hybride entre compétition sportive et spectacle en ligne.
À l’international, la Kings League a également connu son lot de controverses :
– L’affaire Enigma, avec un joueur masqué présenté comme pro alors qu’il était sans contrat.
– Le défi d’un million d’euros au RCD Espanyol, critiqué face aux salaires très bas des joueurs.
– Des tensions avec les arbitres, victimes de pressions, d’agressions verbales et de conditions déplorables, entraînant plusieurs démissions.
– Un Clasico féminin déplacé pour faire de la place à un match de la Kings League, perçu comme un camouflet pour le foot féminin.
– Les critiques persistantes envers Gérard Piqué, liées à sa société Kosmos et à sa gestion du FC Andorre, entachée par des soupçons de blanchiment (classés depuis) et une condamnation fiscale.
Malgré ces polémiques, la Kings League française poursuit sa fulgurante ascension. Portée par une levée de fonds de 60 millions d’euros, elle a attiré de grandes marques (Crédit Agricole, Adidas, McDonald’s, Red Bull, Spotify…), a séduit un public jeune, battu des records d'audience sur Twitch et redéfinit les codes du spectacle sportif. Samedi 14 juin, sa finale mondiale à Paris sera une nouvelle étape dans sa quête de respectabilité.
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