De quoi l'élection de Zohran Mamdani est-elle le nom ?

À l'heure où le Salon des Maires s'achève, il est temps de souligner que l'élection de Zohran Mamdani a fait entrer au New York City Hall un créateur de contenu.

Une rapide plongée dans son compte Instagram​ suivi par 9,2 millions d’abonnés (RIP Cuomo, 220 K), ne laisse aucun doute : il ne fut pas un candidat comme les autres. Sa capacité à combiner créativité, compréhension des algorithmes et vision éditoriale sans faille est l’application à la lettre des creator playbooks proposés par YouTube, Instagram et TikTok.

Si l’on dézoome, l'élection de Zohran Mamdani est l’incarnation d’une lignée de politiques US qui ont su comprendre la puissance, en tant que média, des dynamiques du digital. En 2007, @BarackObama avait fait du web participatif son média dans une Amérique pleine d’espoir. @realDonaldTrump continue à prouver au quotidien que le buzz et la culture du clash sont des médias puissants au sein d’une Amérique polarisée. L'élection de @zohrankmamdani, certes dans un New York en attente d'un messie démocrate, acte le créateur de contenu comme média de proximité.

À J-90 des municipales, on peut parier que beaucoup de candidats vont s’improviser créateurs afin de solliciter des votes. On peut aussi anticiper des fails et des facepalms, au vu de l’exigence et du professionnalisme que l’exercice impose. Les humoristes, infotainers et éditorialistes se saisiront opportunément de leurs échecs et erreurs pour alimenter leurs chroniques et mettre les moqueurs dans leur poche.

Mais ne nous trompons pas : par l'exigence de proximité et d'authenticité qu’être créateur de contenu impose, elle peut devenir la meilleure école pour régénérer cet échelon « à portée de baffes » de notre démocratie et fournir des élus à même de répondre aux attentes et impatiences de leurs administrés.