Ce qu'il faut retenir de la Paris Creator Week, notre synthèse en 4 thématiques, « influenceur » ou « créateur

En 5 minutes (et un peu plus sur le site), l'essentiel de l'Influence Marketing et de la Creator Economy avec la prise de recul nécessaire pour décrypter ces phénomènes.

Au sommaire cette semaine
::: L'édito : vous dites « influenceur » ou « créateur » ?
- Ce qu'il faut retenir de la Paris Creator Week : 4 grandes thématiques immanquables cette année
/// Le chiffre : 25 %
++ Pour les retardataires, la cartographie du nouveau journalisme
--/ La Méta-chronique : Lena vs Beigbeder part#2
__ Les vidéos les plus vues : un top 3 des plus classiques

L'édito : vous dites « influenceur » ou « créateur » ?

Comment retranscrire la densité d’enthousiasmes, d’inspirations et de curiosités générée par les conférences, rencontres et ateliers des deux jours passés à la Paris Creator Week 2025 ?

Tout d’abord, félicitons Jokariz, ses associés et ses équipes pour la deuxième édition réussie de leur événement : organisation impeccable, intervenants de qualité et sujets pertinents. SocialRama est convaincu que cet événement, déjà une référence de la Creator Economy française, deviendra un rendez-vous international incontournable.

Ensuite, évacuons les poncifs : non, l’authenticité et le naturel ne se commandent pas, ils sont, ou ne sont pas. Arrêtons de les invoquer à tout bout de champ.

Ah, nous tenons quelque chose, le champ. Le champ lexical utilisé lors de ces deux journées, qui, comme pour tout écosystème, en dit long sur les tendances et aspirations de ses organismes.

« L’influence », avec ce qu’elle représente d’un passé encore présent et sa tenace résonance presque péjorative, est morte.

Pas ses pratiques, son efficacité ni ses dérives, mais ce qu’elle représente. Elle est aujourd’hui remplacée par « Creator » ou Créateur, comme pour mieux distinguer deux classes, deux castes : les influenceurs batifoleurs contre les créateurs artistes, influvoleurs contre créateurs responsables, Snapchat (étonnamment absent de l’événement) contre YouTube.
Attention aux caricatures et au snobisme dans un écosystème encore bourgeonnant, qui a plus besoin d’unité que de division pour affronter les régulations, les algorithmes et tous les défis qui se présentent à lui…Mais ne nous formalisons pas : en moins de temps qu’il ne faut pour le prononcer, le terme créateur est aussitôt concurrencé : « entertainer » dans la bouche de Joyca, « artistes» dans celle d’Elisha Karmitz (MK2), et au gré des conférences, « réalisateurs » ou « journalistes ».

Oui, les Créateurs ont changé, ou plus exactement, n’en déplaise aux passéistes et aux conservateurs, le regard que l’on porte sur eux a changé.

Et c’est de cette acceptation des Créateurs dans les médias, dans l’économie, dans la culture, que la Paris Creator Week 2025 a été la matérialisation.

Elle est le résultat d’une hybridation : des techniques, des formats, des modes de diffusion. Et elle répond à un besoin de diversification : des flux de revenus, des business models, des profils et des thématiques.

Les Créateurs avaient leur Économie, ils ont désormais leur événement.

Adrien Vincent

Ce qu'il faut retenir de la Paris Creator Week

Retour en citations et analyse sur les thématiques clés de la Paris Creator Week 2025 :

Cette année, la Paris Creator Week montre à quel point les créateurs ne se contentent plus d’internet : ils montent des agences, des studios, des marques, lancent des produits, créent des événements… bref, ils créent hors cadre, dans une réalité tangible, avec une condition : le sens.

« L’enjeu, c’est de trouver un alignement naturel avec les créateurs. Imagine, je lance une marque de sauce : une évidence. Mais ce n’est pas aussi simple que ça, il faut un bon entourage, des professionnels avec des expertises que les créateurs n’ont pas. » Kyan Khojandi.

Les cas d’école existent déjà sur le marché. La collaboration Joyca x Picard et ses Glaces Insolites, sold out en neuf jours, accompagnée de centaines d’UGC. « On voulait joliment boucler la boucle, on avait fait le tour de ce format sur YouTube… on a contacté Picard et ça a été un carton. »

Pourquoi ça marche ? Le Motif le résume avec son sens aiguisé de la punchline :

« Avant, la confiance venait d’un logo. Aujourd’hui, elle est transmise par un créateur. »

Et ce mouvement est massif et ne concerne pas que les créateurs stars de la grande consommation. Les créateurs chamboulent le marketing traditionnel lorsqu’ils se lancent dans le e-commerce avec leurs propres produits ou services, portés par la confiance de leurs communautés et la visibilité qu’ils en tirent.

Jessica Williams (Shopify) : « Les créateurs ont détruit le funnel marketing traditionnel, le haut et le milieu de funnel ne comptent plus pour eux, car ils ont déjà la confiance de leur communauté. » Les boutiques en ligne de créateurs ont en moyenne deux fois plus d’ajouts au panier et quatre fois plus de conversions que les business classiques sur la plateforme Shopify.

Retrouvez les 4 thématiques traitées dans l'article complet

In Real Life : d’Internet à la réalité, quand les créateurs sortent du smartphone
Entertainment : plateformes, télé, ciné, la synergie des écritures et des formats
Business : créateurs et marques
Take Care : responsabilité, sécurité et santé mentale : faire le bien et prendre soin

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Le chiffre de la semaine : 25%

25 %, c’est à la fois le poids de la France dans le marché européen de la Creator Economy (24,8 % pour être précis) et aussi la croissance annuelle de ce marché (+24,9 % exactement), autrement dit, sa taille aura doublé d’ici trois ans (1 × 1,25 × 1,25 × 1,25 = 2, ou 1,95 parce que vous êtes pointilleux).
Évalué à 8,1 Mds $ en 2025, le marché français se place derrière l’Allemagne et l’Angleterre, mais loin devant l’Italie et l’Espagne.

Ces chiffres proviennent du rapport très détaillé sur le marché européen de la Creator Economy, publié par Coherent Market Insights (CMI), une firme d’intelligence stratégique originaire d’Inde, et ont été présentés en exclusivité à la Paris Creator Week.

Retour sur la Cartographie du Nouveau Journalisme

Pour les retardataires, ceux qui auraient oublié leur pass Navigo ou qui ne seraient pas monté dans le train la semaine dernière, l'article et la cartographie sont à retrouver ici.

La Méta-chronique

PART#2 : La chronique de Frédéric Beigbeder contre Lena Situations a surpris tout le monde par son intensité. Loin d'une simple joute médiatique, l'article rend compte d'une blessure bien réelle. L'hypothèse qui en ressort : Beigbeder ne critique pas Lena Situations, il affronte un miroir.

Elle est l'incarnation contemporaine (influence, marques, best-seller, podcast) de l'homme qu'il fut en 1999. Cette violente prise de position est donc résumée comme un acte de capitulation, reconnaissant que l'ère des médias des années 90 est définitivement révolue au profit de la génération sociale.

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